Avant l’arrivée de bébé, aviez-vous la sensation d’avoir du temps, ou pas vraiment? Comment envisageons-nous le temps, et pourquoi «en prendre pour soi» est-il important?

Ah si j’avais le temps! Une fois devenus parents, celui-ci semble fondre comme neige au soleil. En réalité, si vous occupiez auparavant votre temps avec d’autres activités que celles liées à la parentalité, il est fort possible que vous ayez eu, malgré tout, la sensation… d’en manquer! 

Normal, cela dépend de notre rapport culturel au temps. Pourtant, même si notre perception varie, il reste essentiel en tant que parent – comme à n’importe quel moment de la vie – de se ressourcer. Et cela passe aussi par le fait de prendre du temps pour soi. 

Êtes-vous «polychrone» ou «monochrone»?

Votre rendez-vous arrive avec une demi-heure de retard le sourire aux lèvres, alors que vous ragez? C’est qu’il existe deux modèles d’organisation du temps, explique Edward T. Hall dans son livre «Catégories de temps et relativités culturelles», cité par Amanda Castillo dans les pages du Temps. En Europe du Nord et en Amérique du Nord prévaut le système «monochrone» pour lequel «le temps est une entité unique et tangible», qu’il est possible de planifier, contrôler, gaspiller et même gagner. La vie professionnelle et sociale est dominée par un horaire ou un programme, et les gens établissent volontiers des priorités. Au contraire, dans les cultures «polychrones», présentes dans les sociétés méditerranéennes ou dans le monde arabe, «les individus s’engagent dans plusieurs événements, situations ou relations à la fois», sans que le temps soit perçu comme «perdu». 

Si vous résidez en Suisse, il est probable que vous soyez «monochrone», de votre propre gré – ou alors par adaptation puisque la société fonctionne ainsi. Dans ce type de système, il vous sera particulièrement utile de noter le temps consacré à vous-même dans votre agenda. Cela vous permettra d’accorder à ces moments toute l’importance qu’ils méritent, comme un véritable rendez-vous avec vous-même! Vous «déconnecterez» aussi plus facilement, sans culpabiliser. 

Pourquoi prendre du temps pour soi ?

Un comportement de votre enfant qui vous déplaît, et la moutarde vous monte au nez en un rien de temps! Dans l’immédiat, c’est le signe qu’il faut prendre un instant pour vous apaiser, si besoin dans une autre pièce. Et cela indique aussi qu’il est grand temps de prévoir rapidement un moment  pour vous ressourcer. Idéalement, n’attendez pas d’avoir atteint vos limites – l’irritabilité étant un bon indicateur – car la bonne santé psychique s’entretient avec ré-gu-la-ri-té. 

Que faire lors du temps pour soi ?

Choisissez l’activité à laquelle vous pensez spontanément, la première qui vous vient à l’esprit! C’est elle qui vous fera le plus de bien. Avec un bémol pour les activités devant un écran – à moduler bien sûr selon votre propre expérience –, car in fine elles sont plutôt ressenties comme chronophages et peu ressourçantes. 

L’activité physique est un excellent moyen de déconnecter. Votre corps sécrète des hormones qui agissent sur votre mental. Selon votre personnalité et vos besoins, vous pourrez opter pour des activités plus calmes – comme du yin yoga – ou alors plus énergiques, en compagnie, ou dans la nature. Vous pourrez aussi préférez une promenade, de la lecture, ou alors partager un moment avec des ami-e-s ou en couple

Mais nul besoin d’un programme d’enfer! Si vous vous laissiez tout simplement le temps de rêver? L’inactivité possède des vertus régénérantes. Les moments d’ennui sont recommandés pour les enfants – lire par exemple “Laissez-moi le temps de rêver” – d’Etty Buzin – mais ceux-ci sont tout aussi bénéfiques pour les parents! Rêvasser vous permettra de «digérer» tout ce que vous vivez, et même d’imaginer et de laisser la place à la créativité pour aborder le quotidien avec un esprit rafraîchi!

Convaincu-e? Alors à vos agendas, et inscrivez-y votre “Temps pour moi”!